Bitcoin, l'antidote au Nihilisme de la Gen Z ?
C’est certainement l’un des plus grands défis des années à venir : parvenir à vendre la promesse de Bitcoin à une jeune génération de « zoomers » gavée d’idées nihilistes.
Bitcoin n’est pas seulement un objet technologique ; c’est aussi un phénomène qui a radicalement bouleversé la manière dont nous envisageons l’avenir, le monde et la richesse. Cette promesse pourrait révolutionner la capacité des individus et des sociétés à envisager un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs enfants.
C’est certainement l’un des plus grands défis des années à venir : parvenir à vendre la promesse de Bitcoin à une jeune génération de « zoomers » gavée d’idées nihilistes, hédonistes et fatalistes. L’épisode récent du podcast « What Bitcoin Did » – « The Spiritual War for Bitcoin » avec American HODL, Erik Cason et Marty Bent – aborde précisément cette thématique.
La pilule noire, le pessimisme
«À long terme, nous sommes tous morts. » - Keynes
La pilule noire, c’est celle du pessimisme. Celle qui nous fait réaliser que le monde dans lequel nous vivons est condamné. Cette prise de conscience favorise naturellement les idées nihilistes, pour lesquelles plus rien n’a de sens, et le fatalisme absolu : les dés sont jetés et rien ne pourra arrêter la machine infernale qui détruira notre avenir.
Les jeunes générations sont particulièrement concernées par cet état d’esprit : elles ont connu la crise pandémique et les prophéties de malheur liées au changement climatique. Face à ce titre constat, beaucoup choisissent de privilégier une approche hédoniste et consumériste, privilégiant la consommation présente à la planification individuelle à long terme.
En 2019, le Guardian a identifié ce qu’il a appelé le « nihilisme ensoleillé ».. « Qu’importe ? Un jour, je serai morte et personne ne se souviendra de moi de toute façon. » Si rien n’a de sens et que l’avenir est plus incertain que jamais, pourquoi ne pas profiter de l’instant présent ? L’important n’est pas de construire un avenir meilleur, mais de profiter de ce que le monde actuel peut encore offrir de mieux.
Les Zoomers savent qu’ils ne recevront rien et qu’ils ne pourront rien léguer à leur tour à leurs enfants. Selon l’OCDE, la mobilité sociale descendante touche désormais 60 % des jeunes en Occident. Pour la première fois depuis longtemps, la prochaine génération ne vivra pas mieux que la précédente, bien au contraire.
Dans ce contexte, les idéologies socialistes trouvent un terreau fertile. Et pour cause, elles capitalisent habilement sur les sentiments d’injustice et d’envie qui animent ces jeunes. Comme Hayek l’avait bien identifié dans son livre La Route de la servitude, le ressentiment devient un puissant moteur politique que les collectivistes de tout bord utilisent sans hésiter.
À court terme, la seule possibilité pour eux de « gagner » est la spoliation, via la redistribution forcée de la propriété des responsables : taxer les riches, nationaliser, spolier. Le profond ressentiment constaté à l’égard des boomers n’est, de ce point de vue, pas anormal. Ils sont à la fois responsables de la situation actuelle et détiennent encore l’essentiel du capital issu de ce « pillage écologique ».
La catharsis est simple : il faut punir les coupables pour soulager la douleur. Mais cette solution est un piège. Elle offre certes un exutoire immédiat, mais pas de solution durable ni de sortie de crise. Elle enferme l’individu dans une position de spectateur passif, de victime, qui doit attendre une solution bienveillante de l’État, ce Léviathan qui, pour une raison mystérieuse, lui voudrait du bien.
Oui, les zoomers sont, de loin, la minorité la plus persécutée du système Fiat. Mais cette réalité présente ne saurait être une fatalité. Et si Bitcoin proposait une autre voie ? C’est là qu’intervient la pilule orange.
La pillule orange, Bitcoin
Avalez la pilule orange : être bitcoiner, c’est partager ce triste constat sur le monde actuel, mais refuser de s’y arrêter et de sombrer dans le pessimisme. Être bitcoiner requiert une exigence intellectuelle supplémentaire : identifier les causes de la situation actuelle et comprendre quelles solutions peuvent être apportées pour remédier au monde dysfonctionnel dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Il s’agit tout d’abord de comprendre que nous sommes toujours dans le siècle Fiat, le siècle de la monnaie fiduciaire contrôlée par les États et les banques centrales. Un siècle qui a commencé en réalité il y a plus de 100 ans, en 1914, avec l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et le début, quelques semaines plus tard, de la Première Guerre mondiale. C’est comprendre que c’est à ce moment-là que notre monde a basculé et que la boîte de Pandore monétaire a été ouverte : les États ont alors abandonné de concert l’étalon-or pour financer l’horreur par l’impression monétaire.
C’est ainsi que commence en 1914 le siècle des guerres totales, le siècle de l’interventionnisme de l’État dans l’économie et dans la vie des individus, interventionnisme sans cesse grandissant. C’est le siècle des banques centrales, des monnaies contrôlées arbitrairement par le politique, de la manipulation des marchés, des bulles spéculatives, des cycles de récession… et de l’étatisme, trop souvent qualifié à tort de capitalisme de connivence.
Les conséquence de 1914 et de la fin définitive de l’étalon de change or international en 1971 se font encore sentir de nos jours. Plus que quiconque, les zoomers en subissent plus que quiconque les conséquences, 110 ans plus tard : un dollar qui vaut 4 % de sa valeur de 1971, par rapport à l’or, un euro à perdu 85% de sa valeur depuis 2000. Au quotidien, ce sont les prix qui augmentent continuellement, tandis que les salaires stagnent. Il y a deux fois plus de main-d’œuvre avec l’arrivée des femmes sur le marché de l’emploi, mais un salaire ne suffit plus pour faire vivre une famille. La productivité marginale du travail a explosé, tandis que les conditions de vie ne s’améliorent que modérément.
Derrière le mandat hypocrite de la « stabilité des prix », les banques centrales cherchent en réalité une seule chose : neutraliser la hausse du pouvoir d’achat de la monnaie, qui n’est rien d’autre que la conséquence de la baisse des prix dans un contexte de gains de productivité toujours plus importants. Au contraire, les banques centrales cherchent, par l’inflation monétaire, à maintenir des prix stables et à permettre aux débiteurs, en premier lieu les États, de se financer par un autre moyen que l’impôt : la dette.
C’est après la dernière crise fiat, celle des subprimes de 2008, que Bitcoin est inventé par Satoshi Nakamoto. Il s’agit d’une monnaie dure : son offre totale est limitée à 21 millions d’unités, son émission est contrôlée, son réseau est décentralisé, son registre de transactions est public et tout le monde peut y échanger des bitcoins et des satoshis, ses fractions, sans autorisation. Chosir Bitcoin, c’est investir dans un actif qui ne peut pas être contrôlé, manipulé ou confisqué par les institutions ou l’État. À l’échelle individuelle, c’est briser le cycle interminable des États qui, en dévaluant la monnaie, volent le temps et l’énergie que vous avez dépensés pour l’acquérir.
Pour les jeunes, Bitcoin est la seule porte de sortie possible du monde dans lequel ils ont grandi et qui ne leur offre rien. Mais convaincre une génération nihiliste de cette vision représente un défi considérable. Comment convaincre des jeunes qui ne croient plus en rien qu’une technologie peut changer la donne ? Comment leur expliquer que la patience et l’épargne à long terme ont du sens, alors qu’ils ont été conditionnés à ne penser qu’au présent immédiat ?
La pilule blanche, l’optimisme
« Je suis pessimiste par intelligence, mais optimiste par volonté. » - Antonio Gramsci
Cette phrase du penseur marxiste italien emprisonné par Mussolini résonne presque comme un mantra pour les bitcoiners. La « pilule blanche », c’est cet optimisme forcené, cette foi en un avenir meilleur malgré les constats froids et réalistes que nous pouvons faire sur notre situation actuelle.
Bitcoin offre une alternative intéressante à ce fatalisme : il envoie le message que l’avenir peut être meilleur. Le modèle actuel, le Siècle Fiat commencé en 1914, peut s’arrêter, avec lui le cycle infernal des crises économiques, des guerres totales et de la surconsommation du capital comme seul horizon de « croissance ».
L’optimisme, c’est refuser le fatalisme. C’est croire que des solutions existent, qu’il faut les poursuivre et que demain sera forcément meilleur qu’aujourd’hui. C’est croire en la créativité et l’ingéniosité humaines, ainsi qu’en les idées comme principaux moteurs des changements du monde. C’est choisir d’épargner le capital plutôt que de le consommer inutilement ; c’est choisir d’investir dans l’avenir plutôt que de croire que celui-ci ne vaut pas la peine d’être considéré.
La volonté de l’optimisme, c’est aussi réussir à se projeter, parfois loin, dans un monde post-fiat. C’est imaginer tous les bénéfices qu’un tel monde, fonctionnant avec un étalon monétaire, pourrait apporter à l’humanité.
Pour l’individu, c’est rétablir une préférence temporelle tournée vers l’avenir, plutôt que le présent. C’est planifier à long terme pour soi-même et pour sa famille. C’est arracher l’homme à la matérialité du monde et à la course effrénée pour gagner toujours plus d’argent afin de ne pas être déclassé dans la société. C’est lui redonner une perspective, du temps, et l’occasion de se consacrer à ses véritables centres d’intérêt, mais aussi de le reconnecter à des aspirations plus grandes que lui-même, comme la spiritualité.
C’est rétablir des prix libres et justes sur le marché, afin de permettre aux acteurs économiques de disposer d’un signal prix clair. Il s’agit d’une action entrepreneuriale guidée par les choix de consommation intertemporelle des individus, dans laquelle l’épargne sert l’investissement productif. C’est permettre aux gains de productivité de se refléter dans l’appréciation naturelle du prix de la monnaie, favorisant le pouvoir d’achat de tous ses détenteurs. C’est briser le cercle vicieux des produits toujours plus chers et de moins en moins qualitatifs, et rétablir la réalité du processus économique : la déflation, c’est-à-dire la baisse continue des prix.
Enfin, c’est redonner à la monnaie son véritable rôle : celui d’un transmetteur de valeur dans le temps et dans l’espace, afin qu’elle redevienne ce qu’elle doit être : un instrument de liberté et de certitude pour l’individu.



